Frapper un enfant ne résout pas les problèmes, au contraire il en créer
« Frapper, cogner, gifler, donner des fessées, tirer les oreilles, donner des petites tapes…fait du bien au parent qui s’est ainsi libéré de ses tensions et l’impression d’avoir fait quelque chose, donc de ne plus être impuissant. Pour le reste, c’est non seulement inutile mais nocif » écrit Isabelle Filliozat dans son livre « J’ai tout essayé ».
En effet, violenter un enfant à de nombreuses conséquences :
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Cela lui enseigne qu’on peut résoudre les problème grâce à la violence.
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Si cela interrompt le comportement sur le coup, frapper est inefficace sur le moyen et le long terme car il y a un phénomène d’accoutumance à la douleur. Le parent n’a donc pas d’autre choix que de se montrer de plus en plus violent…
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L’enfant pour se protéger s’insensibilise : « même pas mal », ce qui peut être interprété comme une provocation par le parent… Cette tendance le poussera plus tard à multiplier les expériences risquées car sa perception du danger sera faussée.
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La violence conditionne et « dresse » mais ne responsabilise pas!
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Les coups figent le développement émotionnel naturel et diminue la capacité d’empathie.
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L’enfant est humilié, honteux, se sent diminué, coupable de tout, ce qui altère sa confiance en lui et en ses capacités. Il éprouve des sentiments d’abandon, d’exclusion, de rejet, il se voit sans valeur.
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Il accumule en lui de la peur et de la rage qui risquent de ressortir lorsqu’il se trouvera face à une personne sur laquelle il a de l’ascendant.
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Il cherchera une fois adulte à reproduire ce schéma de soumission/maître en utilisant la force.
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Il se racontera des histoires et nourrira des pensées irrationnelles et croyances limitantes quant au fait qu’il méritait ces violences se disant par exemple que cela était des preuves d’amour, qu’il n’en est pas mort, que c’est cela qui la rendu fort,…
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Les violences bloquent aussi la socialisation. L’autre est considéré comme une source potentielle de danger.
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Elles introduisent une confusion dans les repères. Comment comprendre que ceux qui nous aiment nous frappent ? L’amour et l’humiliation s’associent, ce qui aura des conséquences négatives sur la future vie amoureuse.
La violence n’est donc absolument pas une solution éducative. Elle marque au fer rouge pour de nombreuses années.
La vraie force, c’est de ne pas utiliser la force. L’éducation positive fournit un éventail de méthodes pour collaborer avec les enfants et favoriser leur développement et leur équilibre.
Il faut certes du courage pour remettre en cause les pratiques éducatives que l’on a soi-même subi car cela oblige à reconsidérer l’image de nos propres parents. Mais ce cheminement est nécessaire pour changer nos croyances et appliquer une parentalité plus humaine.
Alors comment sortir du cercle vicieux des punitions, des récompenses et de la violence ??
1° PAUSE-RESPIRATION : PRENDRE 5 SECONDES POUR TEMPORISER.
Tout d’abord, il est important de couper les processus inconscients de réaction « primitive » (dans le sens attaque/défense/fuite). Pour cela, et avant toute action, il suffit de faire une pause de 5 secondes pour prendre une longue inspiration et se dire dans la tête « PAUSE » ou « Tout va bien ».
C’est cette temporisation qui permet de déconnecter notre cerveau reptilien, baisser la pression afin que le cortex préfrontal rétablisse le contrôle et de réintégrer le moment présent (hors des interprétations/jugements et des pensées parasites).
2° ADOPTER UNE ATTITUDE PROTECTRICE ET BIENVEILLANTE
Notre corps a le pouvoir de commander nos pensées. Ce fait a été démontré de nombreuses fois scientifiquement. Ainsi, en agissant de manière bienveillante, les pensées adopteront une tournure positive et pacifiste. Notez que cela comprend les gestes et les expressions faciales.
Cela passe par quatre gestes :
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Se baisser au niveau de l’enfant afin qu’il n’y ait pas de posture de soumission (yeux levés de l’enfant). De plus, cette posture facilite l’empathie (voir au même niveau que l’enfant)
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Porter un regard affectueux (se rappeler un souvenir d’amour pour faciliter cela).
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Sourire.
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S’apprêter à prendre l’enfant dans ses bras pour le serrer contre son coeur.
3° EXPRIMER CLAIREMENT UNE DEMANDE, UNE PROPOSITION D’AIDE, DES CHOIX ET L’HUMOUR
Maintenant, proférez des phrases qui ne jugent pas mais qui décrivent ce que vous voyez « je vois que… » et ce que vous attendez « j’aimerez que tu … » et proposez votre aide « Je suis là pour t’aider si tu as besoin ». Vous pouvez aussi proposer plusieurs choix : « Je te propose de faire comme ceci ou comme cela. Que préfères-tu ? ». Enfin, l’humour est très efficace.
Puis remerciez une fois que l’enfant a accédé à votre demande.
Et voilà comment transformer un moment chargé en émotions désagréables en expérience positive.
3° PRENEZ DU TEMPS POUR LA GRATITUDE
Afin de renforcer les comportements positifs, prenez 10 minutes en fin de journée pour faire la liste de tous ses succès avec votre enfant. La gratitude est un outil fabuleux dans l’éducation