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Que faire face à un enfant qui est agressif, tape ou mord ?

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Comprendre l’enfant

Quand l’adulte est là au bon moment et voit l’enfant qui s’apprête à faire un geste agressif, il l’arrête mais il agit avec douceur sans faire mal à l’enfant, sans le dévaloriser verbalement.

Le petit enfant n’est pas « mauvais ». Il a seulement un cerveau immature qui le pousse à réagir « instinctivement » lorsqu’il se sent menacé, en danger, ou que ses besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits. Cette réaction échappe au champ de la raison. Il ne peut pas encore la contrôler, la maîtriser. Ses actions ne sont pas réfléchies. Le propre de l’humain est de pouvoir, en grandissant, ne plus être dépendant de ces instincts très primitifs (qui nous sauvent la vie en cas de grands dangers), et de faire appel à la raison, de sentir, comprendre ses émotions, prendre du recul, et trouver des solutions pour résoudre les conflits, les difficultés.

Mais la maturation du cerveau de l’être humain demande beaucoup de temps, et nécessite des adultes compréhensifs, patients vis-à-vis des petits enfants.

De temps en temps, vers l’âge de 4 ans, surviennent encore des bouffées impulsives quand l’enfant se sent agressée, est en colère, a peur.

Camille vient d’être réprimandée très fortement par sa mère, elle sanglote en disant : « Mais maman, je n’ai pas fait exprès de donner un coup à mon petit frère, je t’assure.
– Si, tu l’as fait exprès ! Tu es vraiment méchante ! »

Cette petite fille de 4 ans dit vrai. Non, elle n’a pas donné un coup délibérément. La claque est partie, c’était « plus fort » qu’elle. Elle ne se contrôle pas encore totalement. Pour sa mère, c’est incompréhensible car Camille parle parfaitement : « Elle comprend tout, elle a juste un sale caractère. Je suis vraiment obligée de la punir pour qu’elle ne recommence plus. Quand elle agit ainsi, je lui donne une gifle bien sonnée, je la prive de ses dessins animés préférés pendant deux jours et malgré cela, régulièrement, elle recommence à taper son frère. »

L’apaiser, ne pas l’humilier, et lui donner confiance

Quand l’entourage comprend l’enfant, sait l’apaiser, ces épisodes impulsifs diminuent pour se raréfier vers 5-7 ans. L’adage populaire situe l’âge de raison à 7 ans à juste titre. C’est donc l’adulte par son attitude calme, tendre, empathique qui permet à l’enfant de ne plus être agressif. Parfois, l’enfant empêtré dans sa fureur n’est pas approchable, toute tentative d’aller vers lui fait redoubler sa colère. L’adulte restera présent, calme, sans faire de commentaires car l’enfant n’écoutera pas.

Puis, une fois l’épisode explosif passé, l’adulte apaisera l’enfant par sa présence bienveillante et encourageante. « Tu étais très en colère parce que je me suis occupée de Louis et pas de toi. Est-ce cela? Tu vas apprendre qu’on ne tape pas, même si on est très en colère. Je te fais confiance. tu vas y arriver! »

Mais si l’adulte crie, menace, se met en colère, fait les gros eux, l’enfant l’imitera et ces gestes d’agression persisteront. Le père de Tristan me dit : « Quand il se roule par terre de colère, cela m’amuse et je ris. Il n’a pas l’air d’apprécier. Il n’a vraiment pas d’humour. » Tristan, humilié, incompris par son père, se met de plus en plus en colère.

L’enfant apprendra à contrôler progressivement ses émotions et ses impulsions s’il a autour de lui des adultes qui le comprennent, le sécurisent, ne l’humilient pas et lui donnent confiance. Cela ne signifie pas que l’adulte approuve la conduite de l’enfant, mais il sait que l’enfant est dépassé par ses émotions et n’agit pas volontairement. Il ne lui dira pas des phrases qui le dévalorisent et lui font perdre confiance et son estime propre, comme : « Ce n’est pas bien ce que tu fais, ce n’est pas gentil. » ou « Tu n’es pas gentil » ou « Tu es méchant ».

Plus tard, ces comportements d’attaque ou de fuite ne réapparaissent qu’en cas de grands dangers, lorsque la survie est en jeu. On ne confondra pas ces comportements d’agression avec les « jeux de bagarre » fréquents chez les garçons, où les enfants ne se brutalisent pas mais s’amusent, rient ensemble. Ils déploient alors avec jubilation leur vitalité, leur énergie, leur force au contact du corps de l’autre.

Pendant la petite enfance, l’enfant manque de mots pour exprimer sa colère, ses frustrations, ses vives émotions. Il a besoin de se sentir encouragé dans son apprentissage du langage. Parler à l’enfant de façon simple, claire, lire des histoires où l’on nomme les émotions lui donnent les outils indispensables pour s’exprimer et entrer en relation avec son entourage de façon satisfaisante. Paul a 14 mois, ses parents sont constamment sur lui, le surveillent sans cesse, ne le laissent pas explorer : « Tu vas abîmer, te faire mal », l’empêchent de mettre à la bouche, de sucer son pouce. Résultat : Paul explose régulièrement, il se jette par terre, hurle. Il n’a aucun espace de liberté, aucune confiance accordée, aucune autonomie.

L’adulte n’oubliera pas que l’enfant a davantage de réactions émotionnelles exacerbées quand il n’a pas eu le loisir de laisser libre cours à son énergie. L’enfant a un immense besoin d’exprimer sa vitalité, de jouer avec d’autres enfants, dehors, dans un espace suffisant. Il sera alors plus calme et fera moins de colères.

Tiré du site oummi-materne

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