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7 alternatives au coin et à l'isolement

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Dans cet article, vous découvrirez 7 alternatives bienveillantes au coin et à l’isolement des enfants.

 

Les neurosciences ont démontré que le coin et l’isolement sont nocifs pour les enfants comme expliqué dans cet article "3 bonnes raisons de ne plus envoyer les enfants au coin".

Isoler un enfant (ou le mettre au « coin ») revient à nier son existence aussi longtemps qu’il nous déplaît.

Faber et Mazlish écrivent qu‘un enfant qui se comporte mal n’a pas besoin d’être séparé des membres de sa famille. Il a besoin d’être arrêté et qu’on lui indique une autre direction :

Je ne te laisserai jamais frapper/ insulter/ casser/ faire de mal. Tu peux dire les choses avec des mots, dis comment tu te sens et de quoi tu as besoin.

 

Un enfant qui se comporte mal a plus besoin d’une mise en contact avec un adulte qui se soucie de lui, qui fait preuve d’empathie, qui peut l’aider à reconnaître ses émotions et qui va l’aider à trouver des meilleurs solutions de les exprimer.

 

Pourtant, il peut être difficile de se défaire de cette habitude éducative (au même titre que les punitions, les récompenses, le chantage ou encore les cris). Comme d’anciens fumeurs qui sont régulièrement tentés d’allumer une cigarette, nous sommes susceptibles de recourir à l’utilité apparente des menaces ou du contrôle quand nous sommes en difficulté.

 

Aujourd’hui, je vous livre quelques alternatives pour remplacer le coin (ou encore time out en anglais). Avant toute chose, il est important de comprendre que c’est la création d’une dynamique relationnelle différente entre les parents et les enfants qui rendra le « coin » inutile.

 

 

1. Créer un espace de retour au calme pour l’enfant

Il y a un outil de discipline positive que j’aime bien : c’est le temps de retour au calme.

L’idée est de proposer aux enfants un espace de retour au calme plutôt qu’un isolement au coin. L’enfant aura le choix de se retirer dans cet endroit agréable et rassurant. 

Cet espace serait agrémenté de coussins, de peluches, de crayons et feuilles pour dessiner la colère, de livres, éventuellement de l'affiche "des émotions ou météo des émotions" ainsi que du "tableau des solutions" ... grâce auxquels ils auront à disposition des moyens de se calmer par eux-mêmes.

 

L’adulte pourrait alors demander à l’enfant :

« J’ai l’impression que tu as besoin d’un temps calme. Est-ce que cela t’aiderait d’aller dans l’espace de retour au calme ? Si tu veux, je peux t’y conduire/ t’accompagner ».

 

Ainsi, l’enfant dispose des moyens de se calmer et ne sent pas exclu. Le temps de retour au calme est structurant et éducatif. 

 

 

2. Se reconnecter avec l’enfant

Lors de tempêtes émotionnelles chez les enfants, l’objectif est de se mettre sur la même longueur d’onde qu’eux pour établir un lien profond avec eux et asseoir en eux le sentiment qu’ils « sont ressentis ».

Dans les moments de crise, la logique ne sert à rien (par exemple, face à un enfant jaloux, rappeler le nombre de fois où on a joué avec lui pour le rassurer sera inefficace; face à un enfant qui voulait absolument une glace à la fraise, dire qu’il reste des glaces à la vanille qu’il aime autant sera tout autant inefficace).

Les émotions des enfants peuvent nous paraître injustifiées, futiles mais elles existent en eux et ont de l’importance pour eux.

Dédier un peu de temps à l’enfant pour l’aider à se calmer peut lui être extrêmement profitable, surtout si ce temps est mis  à profit pour lui enseigner comment se calmer et repenser à son comportement.

Ce type de réflexion ne peut s’accomplir que dans la relation, pas dans l’isolement et c’est d’autant plus vrai avec de jeunes enfants.

 

​

Se reconnecter avec l’enfant peut passer par :

​

  • l’écoute avec une voix calme et douce

Je ne savais pas que c’était si important pour toi. 

Oui , c’est difficile de…

Parle moi de ce qui te tracasse. 

Dis m’en plus. 

Tu as l’air…

Tu es… et je te comprends

Tu voulais tellement cette chose !

Tu as l’impression que (ton frère prend toute mon attention/ tes devoirs sont trop difficiles/que je ne te consacre pas assez de temps)

 

  • des signes non verbaux

Un contact physique tendre (caresses, câlin, massage…),

Un contact physique – câlins, bisous, massages... a trois vertus :

- pour le parent : baisse du stress

- pour l’enfant : remplissage du réservoir d’attachement (l’enfant est comme « rechargé en amour »)

- pour la relation : restauration de la confiance mutuelle

Une position à la hauteur de l’enfant,

Des expressions faciales exprimant l’empathie et la chaleur (sourires, regard droit et pas fuyant…),

Une voix douce,

S’asseoir avec l’enfant

 

  • du réconfort sans nier la douleur ou la détresse

Tu es toujours dans mes pensées. 

Tu es spécial pour moi, je t’aime. 

Tu es très important pour moi. 

Moi aussi, je me sens comme ça par moments. 

Tu voudrais que… ? 

J’ai des idées pour régler ce problème. 

 

3. S’éloigner ensemble de l’endroit ou de la situation qui a créé le problème

Quand l’enfant ne veut pas (ou ne peut pas du fait d’un état émotionnel trop fort) accepter un contact physique ou une discussion, on peut s’éloigner ensemble de l’endroit ou de la situation qui a créé le problème (« allons faire un câlin dans le salon« ). 

Il s’agit ici de s’éloigner de la source du problème sans éloigner l’enfant de sa source d’attachement et d’amour (son parent). Le maintien de cette proximité est aidante sur deux plans :

  • les parents sont les « stations d’essence » des enfants car l’amour est un carburant et permet de recharger le réservoir vide de l’enfant,

  • le cerveau émotionnel de l’enfant est immature donc notre propre cerveau d’adulte mature et rationnel sert en quelque sorte de « cerveau extérieur » à l’enfant, en l’aidant à retrouver ses esprits.

 

4. S’isoler et respirer soi-même

Quand la pression est trop forte des deux côtés, l’adulte peut décider de faire lui-même une pause. Quand la patience est à bout, quand on craint de faire ou dire quelque chose qu’on regrettera, partir se rafraîchir les idées est une option parfois salutaire. Isabelle Filliozat appelle cela « prendre ses responsabilités ».

« Je vais quelques minutes dans ma chambre/ dans les toilettes/ dans la salle de bain pour me calmer. On en reparle après. »

Cette manière de faire laisse l’opportunité de transformer le dialogue négatif en dialogue positif : « Je n’en peux plus » devient « Je m’isole et je respire pour retrouver mon calme ».

 

5. Appliquer les conséquences logiques

Puisque l’enfant n’est pas prêt à agir de manière respectueuse, le jeu (ou toute autre situation) s’arrête. Il ne s’agit pas d’une punition mais de l’expérience des conséquences de ses actes.

Le parent peut indiquer qu’il sera autorisé à revenir jouer dès lors qu’il sera prêt à accepter de nouveau les règles de conduite. Le ton et l’attitude sont importants dans ce cas : c’est la confiance dans les capacités de l’enfant à reconsidérer son comportement qui compte, pas la volonté de sermonner l’enfant avec une leçon de morale.

Par ailleurs, on insistera sur l’aspect temporel (« quand tu seras prêt ») plutôt que sur l’aspect conditionnel (« si tu es prêt »).

 

6. Permettre à l’enfant d’intégrer la dimension de l’autre en exprimant nos propres limites

L’expression de ces limites passera par des messages "Je" non violents :

QUAND TU FAIS CA (observation et description d'un fait sans jugement de valeur ni morale)

JE ME SENS DE CETTE MANIERE (sentiment ou émotions non provoqués par autrui)

CAR J'AI BESOIN DE X (expression d'un besoin non satisfait qui se cache derrière le sentiment)

J'AIMERAIS QUE TU FASSES TELLE ACTION (exprimée sous forme d'une requête dans un langage positif et d'affirmatif d'action)

 

exemple : « Quand tu te comportes ainsi, je suis triste et déçu, je n’ai plus envie de jouer »

 

7. Chercher une solution ou une réparation

Les alternatives proposées plus haut offrent une transition entre la réaction (taper, mordre, crier…) et la relation (jouer, être avec les autres). Une fois que parents et enfants ont retrouvé leur calme, il est possible de chercher ensemble une solution et/ou une réparation

L’enfant doit pouvoir comprendre pourquoi son action était inappropriée et comment assumer les responsabilité de ses actes.

Cette phase de recherche de solution alternera accueil des émotions, empathie et accompagnement à travers des questions ouvertes :

Qu’est-ce qui a provoqué la situation ? 

Qu’as-tu tenté de dire/ de faire ?

Comment te sens-tu par rapport à cela ? 

A ton avis, comment se sont sentis les autres enfants ?

Que feras-tu différemment la prochaine fois ?/ Comment penses-tu résoudre le problème ?

Que décides-tu de faire parmi ces X propositions ?

Une réparation pourra être mise en place pour réparer la relation.

 

Tiré du site http://apprendreaeduquer.fr

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